Dall.e, Midjourney…Création artistique et intelligence artificelle, où est la limite ?

Dall.e, Midjourney…Création artistique et intelligence artificelle, où est la limite ?

Avez-vous entendu parler de Dall.e, cette Intelligence Artificielle génératrice d’images ? Une plateforme permettant de transformer du texte en image en quelques secondes. Alors, révolution ou arnaque ?

Dall.e, Midjourney… Qu’est-ce que c’est ? 

Dall.e est l’une des nombreuses nouvelles plateformes à offrir de la création de contenu via IA tout en permettant de l’utiliser à des fins commerciales. Parmi ces plateformes on retrouve  Midjourney, Pixelz.ai, Jasper Art, Craiyon, Starry AI ou encore Nightcafe. Elles sont nombreuses mais fonctionnent à peu près de la même manière : il suffit de donner une description textuelle pour que la plateforme nous génère plusieurs images correspondant à notre demande. Il est également possible de déterminer l’aspect de la création (peinture, dessin, digital art, photo, figurine, tricoté, en métal, vitrail…). Le rendu est généralement assez bluffant même si nous n’en sommes encore qu’au début de l’IA.

Mais qu’en est-il du point de vue légal ?

Cette incroyable avancée technologique soulève cependant des questions d’éthique et de légalité (copyright). En effet, l’Intelligence Artificielle utilisée par ces plateformes a été alimentée par des images dont elles n’ont pas toujours les droits afin de répondre au mieux aux demandes des utilisateurs. Depuis peu l’Open IA a permis d’utiliser légalement les images générées à des fins commerciales (couvertures de livres, illustrations d’articles…). Bien que les plateformes aient quelques limites légales telles que l’impossibilité de générer du contenu pornographique, des descriptions haineuses, d’activités illégales ou encore d’images de personnalités publiques. Les entreprises admettent que cela peut créer des travaux incluant des logos ou des personnages dont ils n’ont pas les droits tels que des personnages Disney ou Pokémon. L’équipe de Pixelz.ai a expliqué que malgré toute la volonté de l’entreprise à décourager l’utilisation de copyright, aussi bien au niveau de la base de données que des CGU (Conditions Générales d’Utilisation), les utilisateurs arrivent toujours à trouver un moyen créatif d’abuser et de détourner la plateforme
Est aussi pointé du doigt le manque d’assurance ou d’assistance lors de l’utilisation de ces plateformes en cas de problème juridique. En effet, les plateformes se dédouanent de toute responsabilité en cas de dépôt de plainte ou de poursuite pour détournement de contenu protégé générés par leurs IA.

Qu’en pensent les artistes ?

Chez les artistes le sujet divise. D’un côté on trouve les réfractaires, fervents défenseurs du travail humain comme seule vrai création artistique. De l’autre on trouve les fascinés par cette nouvelle technologie capable de créer du beau à partir d’une simple description, tout en la considérant pour ce qu’elle est : un outil.

Ses détracteurs soulèvent plusieurs arguments de poids. Il y a tout d’abord la peur que leur travail de longue haleine se trouve dévalué face à la rapidité de création des plateformes (quelques secondes seulement). Tout le monde a alors accès à la création artistique d’un simple clic, ce qui pourrait desservir les véritables artistes. On en voit déjà les conséquences : les communautés d’art en ligne telles que DeviantArt ou ArtStation sont inondées de ces créations. Ces « œuvres assistées » comme elles sont appelées, soulèvent certaines questions éthiques. En effet, pour pouvoir générer une création « à la manière de », l’IA doit déjà avoir intégré le travail d’artistes en amont et donc se nourrir de ce qui existe, ce qui déplaît à certains. Pourtant l’IA ne reproduit pas une œuvre à l’identique (plagiat) mais vient au contraire s’inspirer de ce qui a été fait pour reproduire un visuel similaire tout en intégrant les autres éléments de la demande.

D’autres, au contraire, n’y voient pas d’inconvénient. En effet, si l’on apprend et s’inspire d’autres artistes pour créer à notre tour, où est la différence avec l’IA ? De plus, l’Intelligence Artificielle ne fait qu’exécuter ce qui est demandé textuellement, elle n’a pas (encore) la capacité de créer par elle-même, elle n’est pas autonome. Son absence de démarche artistique et de sens la différencie également des artistes pensants. D’autres argumentent que l’important dans une œuvre c’est ce qu’elle nous fait ressentir. Peu importe alors comment elle a été réalisée. C’est ce qui expliquera sans doute comment Jason Allen a pu rafler la première place d’un concours d’art aux Etats-Unis grâce à une image générée sur Midjourney !

Jason Allen - Midjourney
Jason Allen – Image générée par Midjourney avec laquelle il a gagné un concours d’art dans le Colorado

Si vous souhaitez tenter l’expérience, la plupart de ces plateformes sont gratuites et fonctionnent au nombre de générations (crédits) dont une certaine quantité vous est offerte à l’inscription. Et vous, qu’allez-vous générer aujourd’hui ?

Sources : 

eparents
Author: eparents