Matches TikTok : la tendance qui peut coûter cher

Une conversion serait intéressante à faire pour chaque « cadeau », mais aucun tableau officiel n’est accessible ni aucune information à l’unité. Un manque de clarté est maintenu sur les réelles sommes derrière les cadeaux. Faute d’information à l’unité : différents chiffres circulent en ligne suite à des conversions.

Les montants communiqués concernent des packs : Un pack de 22 pièces coûte 19 centimes, c’est le moins cher. Le pack le plus cher est à 300 euros pour 16.500 pièces.

Précisions sur le fonctionnement de ces dons

• Pour envoyer ces cadeaux, il faut acheter des pièces virtuelles sur le réseau social.
• Le but pour l’influenceur : atteindre l’objectif de la journée (une somme d’argent gagnée)
• Les pièces se convertissent en cadeau puis en diamant.
• 2 diamants = 1 pièce = 1 centimes
• De nombreuses règles animent le direct : timing « tapotage », le multiplicateur, le moment pour envoyer des dons
• Des classements : horaire, quotidien, hebdomadaire, mensuel… continuent d’encourager la communauté
• Pour retirer l’agent, l’influenceur : ne peut dépasser un montant maximum par jour et doit en verser la moitié à Tik Tok.
• L’influenceur doit déclarer ses gains si la pratique de matchs est régulière.

Les dérives : des abonnés (souvent mineurs) payent très cher

Rapport toxique entre influenceur et viewer : les viewers sont utilisés
Les influenceurs réclament donc des dons : en faisant miroiter aux internautes la promesse de les mettre en avant de diverses façons : de citer leur nom, ou de leur faire gagner quelques abonnés.

• Les influenceurs se servent aussi de l’Adrénaline du direct. Tout se passe en même temps : il faut vite réagir pour pouvoir soutenir son participant en même temps que les autres fans adverses. Ils usent d’une fausse proximité : ils s’adressent à eux directement, les citent.
• Biais cognitif : les influenceurs incitent à toujours aller plus loin dans les dons : demandent précisément « plus que 3 roses » « nous allons atteindre l’objectifs ».
• Aucun contenu : Les participants encouragent par rapport au classement. Ils s’en servent pour encourager les fans à envoyer des dons.

Ces visuels sous forme de cadeaux, finissent par faire oublier aux internautes qu’il s’agit de dons et ils n’ont plus conscience des montants qu’ils représentent.
Les jeunes auront encore moins conscience de l’agent dépensé, ils seront plus « crédules », vulnérables (l’utilisation de visuels, le manque de clarté avec uniquement la monnaie virtuelle visible, et l’absence de montant réels dépensés).
Ces mêmes jeunes voient leurs idoles gagner facilement beaucoup d’argent en ne faisant rien. La façon de gagner ces gains et la hauteur influencent leurs valeurs, donnent des modèles négatifs, peu réalistes et en décalage avec leur âge. Certains voudront imiter ces mêmes influenceurs dès le primaire ou rêveront de le faire.

Le Risque d’addiction est dénoncé via ces jeux d’agent, le type de jeux interdits aux mineurs.

Exploitation de conflit :
Certains utilisateurs exploitent le conflit israélo-palestinien : “Ce qu’il se passe est absolument délirant. Des gens rentrent dans des logiques addictives, avec des mécaniques proches des jeux d’argent. Derrière tout ça, on voit que les pratiques utilisées par ces personnes s’apparentent à du racolage : elles sollicitent des gens potentiellement vulnérables pour leur demander de l’argent“.

Protection des mineurs : Où en est la loi ?

« Sur Tik Tok, 38% des utilisateurs sont âgés de 13 à 17 ans. » Un chiffre qui comprend lui-même un pourcentage élevé d’enfants de moins de 13 ans.

Après avoir défini légalement le statut des métiers d’influence, le gouvernement va devoir agir sur les live matchs. En interdisant ce type de contenu aux mineurs, mais aussi en accolant à ces diffusions des messages de prévention sur les risques addictifs liés au jeu. Des projets de loi n’ont pas abouti mais seront à nouveau proposés : Ils visaient l’impossibilité pour les mineurs de voir ces match, car ils donnent envie d’y jouer, ils incitent au point que certains jouent. La modération et plus précisément la suppression des vidéos de ces mineurs par Tik tok sera tout aussi importante.

Autre point central à réguler : la fiscalité des “gains” remportés par les influenceurs, non imposables dans le cadre de l’impôt sur le revenu.