Pourquoi encadrer plutôt qu’interdire les jeux vidéo chez les enfants ?

Pourquoi encadrer plutôt qu’interdire les jeux vidéo chez les enfants ?

Plutôt que d’interdire purement et simplement les jeux vidéo à votre enfant, il est bien plus bénéfique de les encadrer. Cela permet non seulement de réduire les risques liés à une utilisation excessive, mais aussi de favoriser l’apprentissage de bonnes habitudes numériques.

Permettre à un enfant de jouer de façon encadrée l’aide à construire son autonomie et son sens des responsabilités. En effet, il devra, tôt ou tard, faire face à des situations où vous ne serez pas présent (chez des amis, à l’école, etc.). Les repères acquis à la maison peuvent alors l’aider à mieux gérer ces moments.

Il est essentiel de rappeler que les échanges humains et les expériences réelles sont les principales sources de développement chez l’enfant. Les univers virtuels, aussi attrayants soient-ils, ne remplacent ni le contact humain ni les expériences sensorielles du monde réel.

Les activités telles que dessiner, construire, jouer à l’extérieur, créer avec de la pâte à modeler ou simplement interagir avec d’autres enfants, doivent rester au cœur de ses journées. Les jeux vidéo peuvent exister dans le quotidien de l’enfant, mais ils ne doivent jamais en devenir l’activité principale.

Bien sûr, il convient aussi de respecter les recommandations en matière de temps d’écran, que ce soit sur téléphones, tablettes, ordinateurs, télévisions ou consoles.

Les risques associés aux jeux vidéo

Même s’ils offrent certaines possibilités d’apprentissage, les jeux vidéo ne sont pas sans dangers. Un usage mal encadré peut avoir des conséquences sur la santé et le développement global de l’enfant.

    • Réduction de la créativité : En jouant de manière passive, l’enfant se détourne du jeu symbolique, limitant sa capacité à imaginer, inventer et créer ses propres histoires.
    • Moins d’activité physique : Passer du temps devant un écran diminue les occasions de bouger, ce qui peut freiner le développement moteur et favoriser une vie sédentaire, avec un risque accru de surpoids.
    • Troubles du sommeil : La lumière bleue perturbe la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Certains jeux, très stimulants, augmentent aussi le stress et retardent l’endormissement. Évitez donc toute exposition aux écrans dans l’heure précédant le coucher.
    • Fatigue visuelle et douleurs : Les longues sessions de jeu peuvent entraîner une fatigue oculaire, une vision floue, des maux de tête ou des douleurs liées à une mauvaise posture.
    • Violence et insécurité émotionnelle : Les contenus violents peuvent perturber les plus jeunes, créer de l’anxiété et encourager des comportements agressifs. Un enfant peut, à force d’expositions répétées, considérer la violence comme une norme sociale acceptable.
    • Stéréotypes et préjugés : Certains jeux véhiculent des représentations biaisées, notamment envers les femmes ou certaines cultures, ou proposent des rôles limités et genrés.
    • Impact sur la dopamine : Un jeu intense peut vider les réserves de dopamine, molécule liée au plaisir et à la motivation. Après une session prolongée, l’enfant peut se montrer plus irritable, distrait, voire agressif.
    • Risque de dépendance : Les mécanismes de récompenses intégrés dans les jeux sont conçus pour stimuler le cerveau de l’enfant et l’encourager à jouer toujours plus. Cette recherche continue de satisfaction peut mener à une forme d’addiction.
    • Introduction au jeu d’argent : Certains jeux mobiles utilisent des mécaniques qui rappellent les jeux de hasard (roulettes, jackpots, etc.), créant un terrain propice à des comportements futurs à risque.
    • Santé mentale : Une pratique excessive peut affecter l’attention, renforcer des symptômes d’anxiété ou de dépression, et aggraver les troubles de l’attention (TDAH) chez certains enfants.
    • Contenus non adaptés : Dans les jeux en ligne, les contenus créés par d’autres utilisateurs ne sont pas toujours filtrés, ce qui expose l’enfant à des images ou des messages inappropriés.
    • Cyberintimidation et contacts à risque : Les jeux multi-joueurs permettent aux enfants de discuter avec des inconnus. Cela peut donner lieu à de l’intimidation ou à des interactions problématiques avec des adultes mal intentionnés.
    • Publicité et incitations à la consommation : Les jeux gratuits sur téléphone ou tablette sont souvent truffés de publicités, parfois pour des produits malsains, ou qui incitent aux achats en ligne.

Comment les jeux captivent l’attention des enfants

Les concepteurs de jeux utilisent des techniques bien pensées pour retenir l’attention des joueurs, y compris des plus jeunes :

    • Les récompenses aléatoires : Des surprises surgissent sans prévenir (confettis, pièces, cadeaux), ce qui pousse l’enfant à continuer dans l’espoir d’en obtenir d’autres.
    • Le principe de récolte : L’enfant doit accumuler des objets pour progresser, parfois sous contrainte de temps, ce qui le pousse à rester connecté plus longtemps.
    • Les collections : En rassemblant des objets rares ou difficiles à obtenir, l’enfant est incité à prolonger sa session de jeu pour atteindre son objectif.

Les effets positifs des jeux vidéo (dans une certaine mesure)

Avec un choix judicieux, certains jeux peuvent aussi apporter des bénéfices à l’enfant :

    • Apprentissages : Certains titres permettent d’apprendre les lettres, les chiffres, les couleurs, voire des bases en mathématiques ou en langues.
    • Développement cognitif : Les jeux qui demandent de la logique ou de la rapidité peuvent améliorer la mémoire, la coordination œil-main, les capacités de raisonnement et l’orientation spatiale.
    • Résolution de problèmes : Les jeux d’enquêtes ou de casse-têtes encouragent la réflexion et la créativité dans des contextes variés.
    • Persévérance : Compléter différents niveaux peut encourager l’enfant à ne pas abandonner face à la difficulté et à maintenir sa motivation.
    • Coopération : Certains jeux multi-joueurs exigent un travail d’équipe, ce qui peut renforcer les compétences de communication et de collaboration.
    • Sentiment de compétence : Pour un enfant en manque de confiance, réussir dans un jeu peut devenir une source de valorisation personnelle.

Conseils pratiques pour encadrer l’utilisation des jeux vidéo

Voici quelques pistes pour un usage équilibré :

➡️Fixer des limites claires : Définissez ensemble une durée de jeu raisonnable (ex. : 30 minutes par jour) et veillez à ce qu’il pratique d’autres activités durant la journée.

➡️Impliquer l’enfant dans la gestion du temps : Laissez-le décider comment organiser son temps de jeu, à condition de respecter les règles fixées.

➡️Prévenir la fin du jeu : Certains enfants aiment être avertis à l’avance pour mieux anticiper l’arrêt, d’autres préfèrent ne pas être interrompus. Adaptez-vous à son tempérament.

➡️Gérer la frustration : Apprenez-lui à accepter l’arrêt du jeu sans crise. Si la frustration est trop intense, c’est peut-être le signe qu’il n’est pas encore prêt émotionnellement pour ce type d’activité.

➡️Surveiller le contenu : Choisissez les jeux selon la maturité réelle de votre enfant, pas uniquement selon les classifications d’âge. Prenez le temps de les tester vous-même.

En résumé

Les jeux vidéo ne sont pas à diaboliser, mais ils doivent faire l’objet d’un cadre clair. En accompagnant votre enfant dans sa pratique, vous l’aidez à devenir un joueur responsable, capable de profiter des bénéfices tout en évitant les pièges. L’important est de maintenir un bon équilibre entre le virtuel et les expériences concrètes de la vie quotidienne.

Sophie
Author: Sophie